Dauphin et Dauphin de France
La naissance d'un Dauphin le 28 mai 2010, fils de Mgr le duc d'Anjou et de Madame, amène à se poser la question de ce titre .
Voici donc quelques mots sur ce sujet. Cette belle question demandera à être peu à peu approfondie. A ce propos un colloque est annoncé par l'Institut de la Maison de Bourbon le samedi 27 novembre 2010 à Paris (renseignements sur le site de l'Institut www.royaute.org )
Si le terme désigne actuellement le fils du roi appelé à sa succession ce fut à l’origine un prénom.
Du prénom au titre, du Dauphiné à la France
Le prénom Dauphin (Dalphinus, Delfinus), en usage en Occident dès la fin du IVe siècle, fut porté comme second prénom par les comtes du Viennois à partir de Guigues IV (comte de 1133 à 1142) et, après lui, par ses successeurs. Ce prénom, peu usité, finit par devenir le titre particulier des comtes du Viennois, dont les territoires prirent le nom de Dauphiné.
Lorsque le Dauphin Humbert II vendit en 1343 son Dauphiné à Philippe VI (1328-1350), il y mit simplement pour condition qu'un des enfants de France, celui qui aurait en partage les Etats qu'il cédait, porterait le titre de Dauphin. Le premier à avoir porté ainsi le titre fut le Dauphin Charles, futur Charles V ( roi 1364-1380). Mais l'habitude se prit vite de réserver cette appellation au fils aîné, héritier présomptif de la couronne jusqu'au duc d'Angoulême, fils de Charles X, sans que le Dauphiné, pour autant, soit un apanage.
Dans ses lettres patentes le Dauphin se qualifiait de par la grâce de Dieu fils aîné de France, Dauphin de Viennois.
Le Dauphin fils de Louis XIV fut le premier qui ait été qualifié de Dauphin de France terme qui fut désormais substitué à Dauphin de Viennois. Il ne suffisait pas pour être Dauphin d'être l'héritier présomptif de la couronne : il fallait aussi être fils du Roi. Ainsi Louis XII, François 1er et Henri IV ne furent jamais Dauphins. On donna le nom de Grand Dauphin au fils aîné de Louis XIV, Louis de France, né en 1661, mort en 1711, avant son père. Le Second Dauphin fut Louis, fils du Grand Dauphin, né en 1682, mort en 1712, également avant Louis XIV.
La naissance du Dauphin un moment solennel pour la royauté.
La naissance d'un dauphin était toujours l'occasion de cérémonies magnifiques et imposantes. Toutes les cloches de toutes les églises de Paris sonnaient jusqu'au soir, et c'était le seul cas pour lequel tintassent aussi en branles les cloches du palais et celles de l'Hôtel de Ville, Feux de joie, chants de joie, processions solennelles, distributions au peuple de vin et de viande à la porte des échevins, étaient l'accompagnement obligé de ces fêtes. Le roi était complimenté par le corps diplomatique, par les cours souveraines, par le corps de ville, qui allaient saluer le Dauphin. On délivrait un certain nombre de prisonniers.
Le Dauphin n'avait, de droit, aucune part au gouvernement : il n'avait que celle qu'il convenait au roi de lui donner. Mais il avait de grands honneurs : il était Dauphin par la grâce de Dieu et il était seul avec le roi à user de cette formule. On l'appelait Monseigneur en lui écrivant, M. Le Dauphin en parlant de lui, Monsieur en lui parlant.
Sources : Dictionnaire des Institutions de la France, XVIème-XVIIIème siècle, par M. Marion, éditions Picard, Paris 1976 ; Dictionnaire de l’Histoire, Michel Mourre, Bordas, Paris, 1993.
Voici donc quelques mots sur ce sujet. Cette belle question demandera à être peu à peu approfondie. A ce propos un colloque est annoncé par l'Institut de la Maison de Bourbon le samedi 27 novembre 2010 à Paris (renseignements sur le site de l'Institut www.royaute.org )
Si le terme désigne actuellement le fils du roi appelé à sa succession ce fut à l’origine un prénom.
Du prénom au titre, du Dauphiné à la France
Le prénom Dauphin (Dalphinus, Delfinus), en usage en Occident dès la fin du IVe siècle, fut porté comme second prénom par les comtes du Viennois à partir de Guigues IV (comte de 1133 à 1142) et, après lui, par ses successeurs. Ce prénom, peu usité, finit par devenir le titre particulier des comtes du Viennois, dont les territoires prirent le nom de Dauphiné.
Lorsque le Dauphin Humbert II vendit en 1343 son Dauphiné à Philippe VI (1328-1350), il y mit simplement pour condition qu'un des enfants de France, celui qui aurait en partage les Etats qu'il cédait, porterait le titre de Dauphin. Le premier à avoir porté ainsi le titre fut le Dauphin Charles, futur Charles V ( roi 1364-1380). Mais l'habitude se prit vite de réserver cette appellation au fils aîné, héritier présomptif de la couronne jusqu'au duc d'Angoulême, fils de Charles X, sans que le Dauphiné, pour autant, soit un apanage.
Dans ses lettres patentes le Dauphin se qualifiait de par la grâce de Dieu fils aîné de France, Dauphin de Viennois.
Le Dauphin fils de Louis XIV fut le premier qui ait été qualifié de Dauphin de France terme qui fut désormais substitué à Dauphin de Viennois. Il ne suffisait pas pour être Dauphin d'être l'héritier présomptif de la couronne : il fallait aussi être fils du Roi. Ainsi Louis XII, François 1er et Henri IV ne furent jamais Dauphins. On donna le nom de Grand Dauphin au fils aîné de Louis XIV, Louis de France, né en 1661, mort en 1711, avant son père. Le Second Dauphin fut Louis, fils du Grand Dauphin, né en 1682, mort en 1712, également avant Louis XIV.
La naissance du Dauphin un moment solennel pour la royauté.
La naissance d'un dauphin était toujours l'occasion de cérémonies magnifiques et imposantes. Toutes les cloches de toutes les églises de Paris sonnaient jusqu'au soir, et c'était le seul cas pour lequel tintassent aussi en branles les cloches du palais et celles de l'Hôtel de Ville, Feux de joie, chants de joie, processions solennelles, distributions au peuple de vin et de viande à la porte des échevins, étaient l'accompagnement obligé de ces fêtes. Le roi était complimenté par le corps diplomatique, par les cours souveraines, par le corps de ville, qui allaient saluer le Dauphin. On délivrait un certain nombre de prisonniers.
Le Dauphin n'avait, de droit, aucune part au gouvernement : il n'avait que celle qu'il convenait au roi de lui donner. Mais il avait de grands honneurs : il était Dauphin par la grâce de Dieu et il était seul avec le roi à user de cette formule. On l'appelait Monseigneur en lui écrivant, M. Le Dauphin en parlant de lui, Monsieur en lui parlant.
Sources : Dictionnaire des Institutions de la France, XVIème-XVIIIème siècle, par M. Marion, éditions Picard, Paris 1976 ; Dictionnaire de l’Histoire, Michel Mourre, Bordas, Paris, 1993.
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