Patrimoine des pierres, mémoire des hommes.
Cette année les traditionnelles journées du patrimoine qui se tiendront les 18 et19 septembre ont pour thème « Quand hommes et femmes contribuent à l’histoire ».Le thème peut paraître banal à première vue c’est à dire si l’on ne s’arrête qu’au mot histoire mais l’important est « hommes et femmes ». Qui pourrait douter que hommes et femmes ne contribuent pas à l’histoire ? Derrière les évènements ou les grands monuments, il y a toujours l’Homme. Mais, est-il toujours mis en avant ? Certes non ! ou pas suffisamment d’où l’originalité de la démarche du Ministère de la Culture de lier le patrimoine à ceux qui lui ont permis d’être. Lorsque l’on admire les bâtiments hérités du passé, en dehors des spécialistes, peu pensent à ceux qui ont œuvré à ces constructions. Que ce soit les plus grandes et les plus prestigieuses, ou les plus humbles. Le Mont Saint-Michel, le château de Versailles ou la cité épiscopale d’Albi qui vient d’être reconnue comme patrimoine mondial par l’Unesco, tous ces bâtiments semblent nés de génération spontanée. Au mieux comme pour Versailles le nom d’un roi vient à l’esprit. Mais si celui-ci a donné l’impulsion nécessaire que sait-on de tous ceux qui étaient à la tâche. Certes, certains grands architectes (Mansart, Le Nôtre…) tirent leur épingle du jeu, mais ce ne sont que quelques noms par rapport aux milliers de ceux qui ont contribué à l’œuvre. Pour la célèbre Place des Vosges à Paris, le nom du concepteur est encore l’objet de débat entre les historiens. Quant aux cathédrales, abbayes et églises, œuvres collectives par excellence, elles sont rarement « signées ». Quelques noms émergent, Suger, Pierre de Montreuil. Mais là encore l’exception confirme la règle. Et puis connaître le nom de l’architecte reste encore peu de chose car derrière lui il y avait une équipe qui reste dans l’ombre de l’histoire. Quant au patrimoine vernaculaire n’est-il qu’un patrimoine définitivement anonyme ?
C’est là où les journées du patrimoine peuvent avoir un rôle important. En effet le patrimoine vernaculaire ou de proximité est avant tout un patrimoine fonctionnel et, à ce titre, il recouvre par nature des métiers. Non pas tant ceux des constructeurs proprement dits -d’ailleurs il s’agissait sans doute souvent, dans les villages, d’œuvres où chacun venait prêter ses compétences- que de ceux pour qui les bâtiments étaient édifiés. Ce sont des hommes, des usages, des façons de vivre et de travailler qui se retrouvent dans ces édifices. Ainsi des types de maisons se distinguent, la maison de vigneron ne sera pas celle du pêcheur, même si l’une et l’autre se rattachent plutôt à la catégorie des maisons dites élémentaires. Les chantiers sur lesquels reposaient les barriques distingueront toujours la première de la seconde…du moins si une restauration trop hâtive ne l’a pas fait disparaître…C’est en effet derrière les « détails » que se cachent les âmes de ces édifices. Le four du maréchal ou du forgeron bien différent de celui du potier ou du boulanger, la rigole au milieu du pavage des étables (pavées alors que les pièces à vivre étaient en terre battue !), les pierres à égoûter des fromageries, les volets mobiles de certains greniers, garantie d’une bonne ventilation… C’est là où ces humbles bâtisses sont grandes. Par les métiers qu’elles dévoilent et par les savoir-faire dont elles portent témoignage. Ce patrimoine vernaculaire, trop longtemps négligé, est véritablement le reflet de notre histoire sociale, de l’histoire de nos ancêtres.
Ainsi ceux qui les possèdent doivent être des gardiens vigilants. Ce ne sont pas des trésors de l’histoire de l’art qu’ils préservent et conservent mais leur tâche est encore plus importante car ils préservent des histoires d’hommes et de femmes. Ce sont des maisons dont chaque détail compte, la hauteur et la forme des ouvertures et des porches (couvert ou non selon qu’il fallait protéger les récoltes avant engrangement des intempéries), la forme des toits, la place des caves (descente extérieure ou depuis la maison)…Chacun d’eux rappelle un geste de ceux pour qui cette maison était autant un toit que le lieu de leur labeur.
Puisse une nouvelle fois les prochaines journées du patrimoine aider à faire connaître tout cela et à mieux faire émerger des pierres, les hommes et les femmes qui les ont non seulement habitées mais surtout fait vivre.
C’est là où les journées du patrimoine peuvent avoir un rôle important. En effet le patrimoine vernaculaire ou de proximité est avant tout un patrimoine fonctionnel et, à ce titre, il recouvre par nature des métiers. Non pas tant ceux des constructeurs proprement dits -d’ailleurs il s’agissait sans doute souvent, dans les villages, d’œuvres où chacun venait prêter ses compétences- que de ceux pour qui les bâtiments étaient édifiés. Ce sont des hommes, des usages, des façons de vivre et de travailler qui se retrouvent dans ces édifices. Ainsi des types de maisons se distinguent, la maison de vigneron ne sera pas celle du pêcheur, même si l’une et l’autre se rattachent plutôt à la catégorie des maisons dites élémentaires. Les chantiers sur lesquels reposaient les barriques distingueront toujours la première de la seconde…du moins si une restauration trop hâtive ne l’a pas fait disparaître…C’est en effet derrière les « détails » que se cachent les âmes de ces édifices. Le four du maréchal ou du forgeron bien différent de celui du potier ou du boulanger, la rigole au milieu du pavage des étables (pavées alors que les pièces à vivre étaient en terre battue !), les pierres à égoûter des fromageries, les volets mobiles de certains greniers, garantie d’une bonne ventilation… C’est là où ces humbles bâtisses sont grandes. Par les métiers qu’elles dévoilent et par les savoir-faire dont elles portent témoignage. Ce patrimoine vernaculaire, trop longtemps négligé, est véritablement le reflet de notre histoire sociale, de l’histoire de nos ancêtres.
Ainsi ceux qui les possèdent doivent être des gardiens vigilants. Ce ne sont pas des trésors de l’histoire de l’art qu’ils préservent et conservent mais leur tâche est encore plus importante car ils préservent des histoires d’hommes et de femmes. Ce sont des maisons dont chaque détail compte, la hauteur et la forme des ouvertures et des porches (couvert ou non selon qu’il fallait protéger les récoltes avant engrangement des intempéries), la forme des toits, la place des caves (descente extérieure ou depuis la maison)…Chacun d’eux rappelle un geste de ceux pour qui cette maison était autant un toit que le lieu de leur labeur.
Puisse une nouvelle fois les prochaines journées du patrimoine aider à faire connaître tout cela et à mieux faire émerger des pierres, les hommes et les femmes qui les ont non seulement habitées mais surtout fait vivre.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire